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L’art partagé :
du 6 septembre au 4 octobre 2015
C’est sous le signe du partage que la ville de Viroflay débute sa nouvelle
saison culturelle à la Galerie « A l’Ecu de France »: partage du même souffle
créatif, de la même énergie dévorante, d’un insatiable désir d’inventer.
Ouverte aux expressions artistiques les plus variées, la Galerie accueille
ainsi avec un grand bonheur plus d’une vingtaine d’artistes de l’association
oeil-art. Pour la plupart autodidactes, les artistes de cette exposition,
parfois porteurs de handicaps, se rassemblent autour d’une même impulsion
créatrice, celle qui vient du coeur, des tripes.
Art brut, art différencié, art « hors les normes »… ce sont desartistes
qui puisent leur inspiration au fond d’eux-mêmes, inventent un langage
singulier loin des conventions et théories.
C’est une exposition généreuse, intime, que nous offrent ces artistes
délibérément tournés vers le ressenti et le sensible. Je vous invite vivement
à partager avec eux les émotions qu’ils nous livrent à l’état brut, vous
n’en ressortirez pas indifférents.
Jane-Marie Hermann
Maire-adjoint, chargée de la Culture
oeil-art :
«Faire partager une autre vision de l’art»
est l’objectif que nous nous sommes fixé depuis notre création en février
2006. Nous osons la confrontation entre des oeuvres d’artistes valides
et celles d’artistes porteurs d’handicap en organisant nombre d’expositions
à travers l’hexagone, dans les lieux les plus divers.
De ces rencontres se dégage un art «singulier», hors normes, passant par
l’art différencié ou l’art brut. Une esthétique libérée des codes, des
conventions, des théories.
L’art partagé offre la possibilité d’ouvrir son regard à la différence,
de voir une création spontanée réalisée majoritairement
par des artistes autodidactes.
L’art partagé peut-être organisé à la demande dans d’autres lieux.
Nous sommes à votre disposition pour tout contact.
Association oeil-art
Jean-Louis Faravel Président
360A, route de Bois Vert 38140 RIVES
Tél. 06 67 01 13 58
email :
oeil-art38@gmail.com
http://www.artpartage-oeilart.fr
Frédéric Anacleto

Frédéric Anacleto, certain d’entre vous le connaisse déjà. Depuis de nombreuse
années Fred nous tutoie avec ses grandes figures. Ou le fusain, le pastel
sépia et la craie blanche se disputent la vedette. Toujours animé par la
passion, son travail nous touche
comme au premier jour. Sa famille et son entourage proche restent son
unique thème.
Adolpho Avril

« Enfance chahutée, marquée par la souffrance ». Voilà avec quel bagage
Adolpho Avril a débarqué dans les ateliers du CEC en 2003, à peine sorti
de l’adolescence. Adolpho présente à la fois la légèreté et la fraîcheur
du jeune homme mais aussi une désillusion profonde que guette le désespoir.
Tel une comète, il est apparu dans l’univers de l’atelier en éclairant
de sa gentillesse et de sa spontanéité l’espace de la créativité, mais
toujours sur le fil du couteau, il peut rapidement basculer dans l’angoisse
et l’agitation brutale. Autant dire que l’acte créatif prend chez lui toute
sa puissance vitale. Ses oeuvres traduisent parfaitement cette oscillation
permanente entre déchirure et envol imaginaire ». A-F Rouche
Marco Bertucelli

Marco est né le 12 septembre 1986. Très vite le trait de Marco se distingue
des autres par son originalité et sa constance. Il ne représente que des
personnages, seul ou en groupe. Son style tout en courbe, nous fait découvrir
au fil des lignes, des figures dissimulées, des regards qui se croisent,
des expression changeantes. Son travail au fusain est puissant. Des visages
sombres aux grands yeux blancs, sur des fonds riches en matières. Pour
son travail en couleur, il utilise des marqueurs à l'acrylique. Approche
plus légère qui n'est pas sans rappeler l'univers des graffeurs.
Jean-François Bottollier

Je peins en série, des thèmes porteurs d’émotions personnelles, exhaussées
par la technique, le graphisme, les contrastes de formes, de matière, de
couleurs. Mon travail en quête de sens est fait de remise en question et
de renouvellement. J’explore aujourd’hui des éléments formels issus des
enluminures ou des représentations médiévales (damiers, simplicité et force
expressive des corps et des visages), au service d’un thème. Après un travail
sur l’oeuvre Symphonique de Moussorgski « Tableaux d’une exposition »,
je me plonge émotionnellement, dans les conflits du proche orient et l’antagonisme
entre les cultures, l’histoire et la barbarie.
Rebecca Campeau

Les objets que Rebecca appelle «les Trognes» ne sont pas vraiment des
caricatures, ni des idoles, des symboles ou des attrapes poussière. Ni
surtout des oeuvres plasticiennes avec un grand O et un grand P. Ou alors
il faudrait leur appliquer toutes ces définitions à la fois, tout en ajoutant
qu’ils font partie d’un grand peuple, comme les Gnomes, les Ostrogothes,
les Schtroumpfs ou les français. A vrai dire c’est surtout à ces derniers
qu’ils ressemblent.
Extrait texte Frank Horvat
Virginie Chomette

«...Artiste dense qui a des choses à dire avec une oeuvre plurielle empruntant
au tissage, au tressage et au collage.
L’aiguille troue en laissant ses blessures de fils rouges, les titres
sont signifiants. L‘oeuvre se fait théâtre, un théâtre qui fend nos innocences
d’un bon coup de hache... Artiste singulière , vraie , crue mais subtile
et engageante. « Fred Noiret
Davide Cicolani

Né à Rome en 1978, en 2006 il quitte l’Italie pour s’installer à Paris.
Son support de prédilection va de la carte routière aux pages d’anciens
registres de tenue de compte chinés aux puces. Matériaux pauvres par excellence
mais qui présentent la particularité de raconter leur propre histoire –celle
des chemins qui restent à parcourir et des soldes pour tout compte de l’existence-
à laquelle Davide superpose la sienne dans des lacis d’encre de chine.
La puissance graphique de cette oeuvre singulière s’impose au premier regard.
Eric Demelis

Éric allait bien. Il avait un travail et quelques amis. Puis c’est l’événement
déclencheur et tout bascule. Le voici qui donne sa démission et fait une
rencontre qui, comme on dit changera sa vie. Depuis, Monsieur Demelis n’a
presque plus levé le nez de sa feuille de dessin. Cela fait trois ans maintenant
que cet énergumène sature les espaces de personnages torturés, imbriqués
les uns dans les autres au sein de fusions macabres et labyrinthiques desquelles
aucune fuite ne semble possible. Éric Demelis travaille principalement
à la plume et à l’encre de chine sans esquisse préalable. (revue Cohue)
Béatrice Elso

Cette artiste développe de façon soutenue un univers onirique de haute
densité poétique et de facture expressionniste bien crue. Provocation à
la jouissance d’une pensée dessaisie de tout repère rationnel, jouissance
succulente dans la présentation d’un monde totalement incongru, goûteux,
dans lequel les trous et les liquides du corps remplissent avec vigueur
leurs troubles fonctions érotiques .
Le dessin est d’évidence son langage corporel. Elle tire à main levée
un trait monolithe jusqu’à son aboutissement fantastique. Étrangeté, luxuriance,
légèreté, fantaisie, renouvellement perpétuel du jeu imaginaire... On retrouve
dans le langage résolument contemporain de Béatrice Elso les consonances
ludiques d’une enfance à ciel ouvert dans un climat de cruauté féroce et
tendre. Guy Lafargue
Marie-Jeanne Faravel

Marie-Jeanne la filandière ou le monde enchanté des fractales. De quelle
conjuration fondamentale, de quelle source sa quenouille at- elle jailli
? Mue par une connaissance intuitive, la démarche de Marie- Jeanne s’inscrit
irrésistiblement dans le monde enchanté des fractales découvert par le
mathématicien Mandelbrot. Du plus profond de sa spyché sauvage notre amie
prêtresse secrète et déroule à l’infini le fil fabuleuxde la création du
monde... Extrait du texte de Raâk 2008.
Vincent Féneyrou

Est un homme grand, élancé, toujours en mouvement. Il ne peut rester concentré
devant sa toile très longtemps. Il doit bouger, traverser à grandes enjambées
l’atelier pour nettoyer son pinceau, changer de brosse ou prendre de la
peinture acrylique. Ses yeux sont partout, il est à l’affut de la moindre
conversation à laquelle il pourrait participer. Avant de peindre il réalise
toujours une série de croquis qu’il reporte sur la toile mais quand il
commence à peindre, il est emporté, le pinceau courre sur la toile semblerait-il
de manière anarchique. Généralement le dessin préparatoire disparaît et
d’autres formes apparaissent. Les couleurs foisonnent, se superposent,
redéfinissent une forme qu’il changera quelques instants plus tard. Vincent
est né le 16 mars 1974 à Croix sur le côté de Lille, c’est la première
fois qu’il montre son travail.
Catherine Garrigue

Je dessine avec des stylos bille, feutres, crayons et papier. A mi-chemin
de l’Art Singulier, chaque image est un tout fusionnel. Les dessins ont
leur esthétique propre. Ils sont rythmés par des lignes, des traits, des
points. Ils se répètent, se déploient, s’enchevêtrent et tissent des mondes
qui souvent se referment sur eux-mêmes comme pour se protéger. Il y a du
ressassé dans ces visions dévoilées. Ces mondes imaginaires procèdent d’obsessions,
éléments botaniques, racines, griffes, visages aux yeux baissés. Les formes
sont sensuelles et arrondies. Pas de certitudes dans cette fantasmagorie
mais bien plutôt des inquiétudes visionnaires, l’envie d’une plénitude.
Je cherche par mon travail à atteindre une écriture méditative, comme celle
du marcheur, « nez au vent ». Une douce errance, un automatisme ouvrant
sur l’inconscient. L’enfance en quelque sorte retrouvée.
Irène Gérard

Les corps sont en morceaux, en morceaux recollés, comme un vitrail défenestré,
couché sur le parvis d’une église. Le puzzle est complexe mais presque
toutes les brisures sont là, reste à les assembler pour reconstituer une
histoire plausible, celle d’Irène Gérard. Ses peintures coupent comme verre,
ses dessins sont taillés comme au canif. Têtes et membres s’encastrent,
s’accouplent, se clipsent et se cliquent pour composer des corps différents
mais malgré tout crédibles. Et une mâchoire s’emboîte dans un maxillaire,
un maxillaire dans l’aile d’un nez, l’aile d’un nez dans l’espace vacant
entre les deux yeux, deux yeux qui nous observent. Car ce monde claquemuré
dans deux seules dimensions est pourtant tangible, palpable, comme animé.
Il suffit de s’habituer à ces nouvelles anatomies, ces relations inédites
entre leurs différentes parties. En fin de compte ces vitraux sont intacts,
les plombs dans la tête d’Irène Gérard sont résistants, tous ces êtres
se présentant dans les encoignures des acryliques et des crayons sont nos
parents proches. Ce n’est qu’une question de regard, de grille de lecture,
d’adaptation à un monde parallèle, qui est aussi le nôtre. (F.L., juillet
2011)
François Gobert

Né le 12 décembre 1948 à Anderlues (B), François représente le créateur
boulimique par excellence, il possède un univers fantasmagorique propre
qu’il n’emprunte à nul autre. Sûr, sous et à travers sa feuille, François
transcrit avec force ses humeurs revendicatrices. Du lever au coucher François
cherche à exprimer sur papier son agacement et son anxiété, protestant
bien souvent sur les personnes qui partagent son quotidien. Ses portraits
noirs, sombres et triturés révèlent une ambiance glaçante, un sentiment
de malaise qui atteint inexorablement le spectateur. La communication lui
est primordiale, raconteur éternel, il glisse du verbal à l’écrit en passant
par une création graphique essentielle à son équilibre. François affectionne
tout particulièrement la rencontre du public, l’échange se produisant avec
celui-ci et les avis reçus sur son travail.
Martha Grünenwaldt

Le 23 mars 2008, dans sa 98 ème année, s’éteignait, Martha Grünenwaldt,
l’une des dernières grande-dame de l’art brut. C’est en 1981 que – dérobant
à l’insu de tous des morceaux de papier, tracts, affiches, factures et
lambeaux de papiers peints, ainsi que les bouts de crayons de couleur de
ses petits enfants – Martha se met à dessiner. Cette activité intense et
« buissonnière » l’accapare entièrement tout au long de la journée. Mais
bientôt, devenue patente et reconnue aux yeux de tous, cette production
se mit à proliférer. Les dessins de Martha Grünenwaldt sont désormais présents
dans toute collection, publique ou privée, qui se réclame de l’art brut.
Pol Jean

Pol Jean est né à Comines (FR), le 2 juillet 1952. Muet et mal entendant,
c’est entre autre par son art qu’il s’exprime. Pol est un artiste solitaire
mais toujours souriant et de bonne humeur. Il a longtemps travaillé le
dessin et la peinture pour lui même, hors Campagn’art, et possédait déjà
une superproduction de travaux. Plus qu’un travail, la création est pour
lui une passion, un besoin. C’est avec cet état d’esprit dévorant que malgré
ses activités au jardin, Il fréquente assidument l’atelier. Avec une nette
préférence pour le portrait, il campe des visages torturés à la géométrie
très marquée, Pol décompose les différentes images qu’il choisit comme
modèles avant de les transposer sur papier. Il recrée chaque zone colorée
qu’il s’attache à sertir d’un trait insistant et vif à la manière d’un
vitrail. Villages moyenâgeux, chevaliers, dragons, personnages
imaginaires, animaux bizarres… Une ‘danse’ s’opère sur le support ! Depuis
ses 60 ans, Pol a réduit son temps à l’atelier mais ne laisse pas son oeuvre
de coté. Il continue à nous impressionner avec son style bien particulier,
et ses interminables explications gestuelles lorsqu’un dessin est terminé.
Ka Ti

«Ka Ti» s’attache avec tendresse et curiosité aux tout premiers moment
de la vie des choses et des corps. Bien sûr c’est légitime, les amateurs
de mythologie pourront décrypter partout dans son travail, des prémisses
de mythes, des embryons de légende. Chez elle, l’image précède la parole.
Ka Ti ne met pas de l’ordre dans le chaos, au contraire elle réanime le
chaos et rebat les cartes du monde pour lui laisser une chance de partir
dans une autre direction. Le sentiment que j’ai, est que son art est un
art de la nécessité. Tant mieux si on le trouve beau, délirant ou agréable.
Tant mieux si on peut le partager et qu’il trouve écho chez les autres
mais c’est avant tout un art impulsif, un art dont on sent qu’il est indispensable
à la survie du dessinateur lui-même. Les amateurs de psychanalyse s’efforceront
sans doute de traquer les discours subliminaux et tisseront une toile indiscutable
dans laquelle le sens de l’oeuvre sera capturé et dévoilé. Pour eux, l’oeuvre
fera miroir. » Frédéric Magnin
Alain Kieffer

Lors de ma courte formation en art plastique, j’ai appris l’essentiel
de la terre et de la peinture : une liste scrupuleusement griffonnée et
précise des choses à ne pas faire et que je me plais à approfondir. Voilà
tout la base de mes travaux mais aussi ma philosophie de vie. Depuis 2012,
mon travail consiste à croiser des critères de beauté appartenant à différentes
cultures (tatouages, scarifications, vêtements et signes religieux distinctifs).
Ces codes culturels une fois mixés donnent des allures étranges et intemporelles
à mes sculptures. En art et dans la vie, je ne me prends pas au sérieux,
je m’amuse des codes !
Léon Louis

Léon LOUIS est né dans un petit village de l’’Ardenne Belge où il réside
toujours avec son frère et sa belle-soeur, surnommée « Kikiss ».Il participe
aux ateliers de peinture de La « S », depuis son arrivée un beau jour du
printemps de l’année 2002 . Depuis son entrée remarquée, Léon a développé
une boulimie créative, allant jusqu’à refuser toute autre activité et à
tenter de forcer la porte le jour où par malheur l’atelier est fermé… Sa
corpulence et son caractère en acier trempé lui ont rapidement conféré
une place de leader au sein du groupe. Léon apparaît comme un élément central
de La « S » puisqu’il y travaille à plein temps et qu’il s’investit beaucoup
dans l’équipe des animateurs en s’invitant aux réunions et en participant
à l’accueil des visiteurs. Son travail artistique est aussi imposant que
sa stature et ses coups de gueule. A.F. Rouche
Stéphane Milet

Stéphane MILET est né à Boussu, en Belgique, le 21 octobre 1986. Son travail
se partage entre la terre et le dessin. Sur papier ou sur plaques en céramique,
il se traduit par une répétition obsessionnelle de motifs tous semblables.
Une construction de l’espace qui le rassure ! Stéphane assouvit ainsi son
besoin d’entomologiste, en recopiant consciencieusement la nature et les
sujets qui l’intéressent. Il attache beaucoup d’importance à l’exactitude
de son dessin par souci d’être le plus fidèle possible à la réalité, «
sa réalité » ! Une série d’oeuvres d’une qualité unique commence à en découler….
Izabella Ortiz

Ma peinture est une peinture métissée : franco-colombienne par mon père,
australienne par ma mère ; ma triple culture imprègne ma peinture. Ayant
vécu, enfant, en Australie (2 ans) puis en Alaska (2 ans) – j’ai été traversée
par les mythes, contes et légendes inuits, aborigènes, amérindiens : j’en
ai fait une sorte de melting pot pour créer ma propre mythologie qui apparaît
dans les figures de mes peintures et dessins. Les multitudes de points,
de traits fins qui se superposent, s’enchevêtrent, s’entremêlent comme
autant de radicelles, rhizomes, racines transposent de façon symbolique,
mon désir de racines, mon métissage...en des tissages.
Marion Oster

Marion Oster forge en elle, au gré du temps et de toutes ses rencontres
d’horizons dont elle intègre l’originalité, un réceptacle émotionnel empli
de maintes approches, dont elle ne cesse de témoigner dans toutes ses manifestations
spontanées, acceptant de se consacrer à ce qui fait son intériorité. Elle
ne cherche pas à imposer un style à travers tous ces changements d’apparence
mais elle répond au besoin en elle d’exprimer telle ou telle pression se
manifestant sur le champ, sans réflexion préalable. Ce qui ne l’empêche
d’ailleurs pas de faire en même temps progresser jour après jour, pendant
plusieurs mois, une oeuvre de longue haleine méticuleusement réalisée avec
des matières imperceptibles composant un tout donnant un impressionnant
semblant de spontanéité. Au total, et tout confondu, un apparent désordre
à première vue qui impose en fait une richesse spirituelle d’une intense
cohérence.(Extrait : Gérard Sendrey n° 39 nov. 2013 Création Franche)
Nicole Pessin

Peindre pour transcrire la parole et le silence, créer une symphonie de
vent, de clarté, de couleurs, de danse et de vie, toute l’oeuvre de Nicole
Pessin nous incite à retrouver notre part de rêve perdu. Décelons dans
l’évasion onirique de ses tableaux, l’alliance de la joie, du désir, du
chant de la source, de la sève substantielle et quittons, un instant, l’amertume
du coeur pour la mélodie du corps. Dans une exécution parfaite, le pinceau
et la plume de cette Princesse réalisée, nous donnent tout simplement la
liberté d‘être. Osons être funambule, elfe, Prince charmant, petite fille
oubliée car c‘est maintenant et c‘est le bon endroit. Dominique Barbier
Dimitri Pietquin

Né le 1er octobre 1978 à Sambreville, aucune bonne fée ne se pencha sur
son berceau. Comme souvent dans la région de Charleroi, les transports
en commun étaient en grève et aucune fée ne put se déplacer. Perdu dans
la jungle de la pauvreté ce brave garçon, affectueux à souhait, cumula
les malchances. Bien plus tard, il avait alors 21 ans, on s’aperçut par
pur hasard, qu’il entretenait une correspondance fantôme. Il emplissait
avec frénésie de petits carnets secrets d’une écriture par lui seulement
compréhensible. Aujourd’hui en de grandes fresques s’entremêlent écriture
et dessin mais un seul mot nous est compréhensible, Dimitri. Le voici enfin
reconnu, ses ½uvres voyagent de par le monde, en douce manifestement, les
fées se sont rattrapées.
Raâk

Chemins de terre, de pierres, d’arbres joyeux, chemins initiatiques sillonnés
de longues files d’êtres à la recherche d’eux-mêmes et assoiffés d’amour,
de connaissance… chemins de rencontres, certaines éblouissantes, certaines
autres pleines de douleur, mais toutes précieuses pour le pèlerin que je
suis qui s’acharne à s’extirper de la fascination et de la souffrance de
l’incarnation par le truchement de la création. Voilà où me pousse le Grand
Mystère. Comme ce dernier aime les paradoxes, plus mes mains fouissent
l’argile, plus elles enlacent et consultent les pierres voyantes, plus
le bois de l’arbre s’offre à leur écriture et le papier obscur au jaillissement
des peuples minuscules des prairies, plus le mystère semble m’accepter
en entrouvrant sa Porte redoutable. Déjà des îlots d’éternité se laissent
percevoir lorsque je pérégrine au-delà du Temps. Indicible présent… Raâk/juin
2014
Christine Remacle

Christine est née le 20 août 1967 à Vielsalm « Les visages de Christine
Remacle viennent s’écraser sur le pare-brise de notre champ de vision.
L’un après l’autre, de façon systématique, comme un inévitable accident
qui se répèterait inlassablement. Inlassablement, c’est-à-dire sans que
l’on imagine un seul instant s’en lasser. Car les variations dans les gammes
de couleurs sont inépuisables et les façons de percuter diverses et variées.
Ces visages viennent s’encastrer bien largement dans notre champ, le plus
souvent du front à la lèvre inférieure, le menton est le plus souvent oublié,
la bouche bée, une bouche édentée mais aux quelques canines – suffisantes
pour mordre – dangereusement acérées. Les peintures de Christine Remacle
ne vont pas vous sauter au visage – la peinture est une fiction en deux
dimensions, rappelez-vous – mais l’on ne peut se préserver d’une impression
de péril. Un péril qui viendrait frapper au carreau comme le ferait un
vagabond après avoir franchi une clôture pour vous sortir de votre torpeur.
» (François Liénard, novembre 2011)
Rémigio Rosani

Rémigio, artiste calme et posé, impose sa force douce par un trait et
une vision qui lui sont propres. Adepte de voyages et de rencontres, cet
homme d’origine italienne né à Boussu (B) en 1957 axe essentiellement son
travail autour de ses thèmes de prédilections que sont l’amour, l’amitié
et l’affection. D’une grande discrétion, cet homme ayant un profond respect
pour son prochain nous gratifie d’un travail intime et personnel. Il nous
propose ici la vue d’un monde sans heurts, ouaté, édulcoré, un voyage sur
coussin d’air allégeant un quotidien parfois pesant. Ses oeuvres reflètent
ses rêves et ses désirs, sa volonté de partage et d’épanouissement.
Myriam Rueff

Myriam utilise sa boîte à outils à jouer et à mettre en scène dans l’urgence
d’un Gepetto féminin métalleux, prolifique et généreux. L’espace se déploie,
se partitionne, se démultiplie. Le temps varie et se divise, se succède
à lui-même. Juste le temps d’un baiser, d’une danse, d’une pause dans l’imaginaire
réalité. De petits êtres amoureux de la vie se drapent et ferraillent dans
leur vitalité ludique, s’enlacent, s’élancent, courent, s’appuient, s’étreignent.
Tendresse de l’étreinte, l’émotion chevillée aux soudures du corps. L’élégance
du fil cisèle celle du sentiment. Tous, rois et reines d’une fulgurante
traversée, d’une course improbable, en éveil, concernés, en groupe ou isolés
mais toujours solidaires, du bout des doigts, sur la pointe légère des
pieds. Le geste qui émeut, La grâce qui surgit. Moi je l’entends
du bout du coeur. D. Robine.
Marie-Françoise Valois

Dans cette série de sculptures de Marie-Françoise Valois se retrouvent
ces constantes que sont la dérision, l’ironie, l’incongruité, la fantaisie
et la spontanéité des arts primitifs. Ces chimères sont comme leur nom
l’indique des créations sans rapport direct avec la réalité, de purs fruits
de son imagination. Elles représentent un bestiaire inconnu aux allures
goguenardes, énigmatiques magiques. Marie-Françoise y élargit son répertoire
objectuel en y incorporant des os, des crânes d’animaux, des coquillages
et même des cornes. Ces assemblages de matériaux naturels et primitifs,
les tatouages qui les accompagnent confèrent à son travail un caractère
à la limite du surnaturel et du mythologique.
HERGE. PARIS
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